La première, la grande, l’incontournable question à laquelle toute jeune maman est confrontée est celle du choix entre le sein et le biberon. A côté des quelques partisanes convaincues qui ont opté pour l’une ou l’autre alternative dès les premiers mois de leur grossesse, et qui entendent bien se tenir à leur choix, presque toutes les femmes concernées ont hésité à un moment ou un autre.
La toute première chose à garder en mémoire est que dans notre société, personne ne peut affirmer que l’une des deux méthodes est toujours meilleure et que ne pas la suivre handicapera votre bébé à vie ou fera de vous une mère indigne. Elles ont, chacune, leurs avantages et leurs inconvénients qu’il est bon de connaître. En tout état de cause, c’est vous, et vous seule, qui devez prendre cette décision. Ne vous laissez pas influence par les modes, les conseils de votre grand-mère ou ceux de votre conjoint qui trouve bizarrement que le sein, ah, oui-oui-oui, c’est absolument génial (sans faire de mauvais esprit, l’homme de votre vie n’est-il pas un peu mal à l’aise avec le concept du biberon à deux heures du mat’ ?)
Une récapitulation objective et rigoureuse s’impose donc
D’un côté, l’allaitement maternel est une pure merveille.
Il crée indéniablement un lien très fort, physique, entre la mère et son bébé, à tel point que ce sentiment de communion fait partie des plus belles expériences que l’on puisse vivre.
Indépendamment de quoi, le colostrum des tout premiers jours, puis le lait de la mère, est, de fait, un aliment idéal pour le nouveau né. Sa composition évolue au rythme de sa croissance pour coller pile-poil à ses besoins et être bien digéré. Il transmet au passage des tas d’anticorps très utiles. Pour éviter la monotonie, il change même de goût en fonction de ce que la dame a elle-même mangé. En outre, le côté pratique de la chose est indiscutable : pas de biberons à nettoyer, pas d’angoisse concernant la marque de granulés à adopter ou le dosage, et on en a théoriquement toujours, hem… sous la main, pour ne pas dire en stock. La cerise sur le gâteau, c’est que les couches d’un bébé allaité sont plus sympa, olfactivement parlant, que celles du confrère nourri au biberon !
Cela dit, des inconvénients peuvent exister
Il y a d’abord celles que l’idée rebute. Rien à faire, elles ont l’impression de se transformer en vache, pardon de la brutalité des termes, mais c’est leur sentiment, et c’est leur droit. Or, un allaitement effectué sous la contrainte et dans la morosité ne sera jamais profitable à l’enfant, il faut bien en être conscient. Et il tapera assez vite sur les nerfs de la principale intéressée, qui risque de se crisper à la longue… alors qu’en donnant le biberon, elles profiteraient vraiment d’un moment de tendresse avec leur nouveau-né.
D’autres, plus nombreuses, ont une appréhension moins viscérale, mais se sentent trop fatiguées ou estiment que le lait maternisé sera tout simplement plus pratique dans la vie de tous les jours.
Enfin, même pleine de bonne volonté, une mère ne peut parfois tout simplement pas allaiter pour des raisons médicales ou physiologiques qui peuvent être variées…
Les laboratoires proposent aujourd’hui une offre très satisfaisante et un lait maternisé de qualité.
Il est conçu pour remplacer au mieux le lait maternel. Et l’immense avantage du biberon, c’est qu’un autre que la mère peut le donner. On sait exactement, quand il a terminé, la quantité que le bébé a bu, ce qui est rassurant, quand même (la gymnastique qui consiste à peser l’enfant avant et après la tétée au sein est contraignante et même contre-indiquée par les pédiatres en tant que source d’angoisse inutile). En ce qui concerne les gestes techniques, sachez qu’il est inutile de stériliser à outrance passées les deux premiers mois, mais que les biberons doivent, évidemment, être lavés et séchés correctement une fois qu’ils ont servi.
On déconseille de réchauffer le lait au micro-ondes si le bib’ est en plastique. La bonne vieille technique du chauffe-biberon « bain-marie » a fait ses preuves.
Vérifiez toujours la température du liquide avant de le proposer à votre enfant. Quelques gouttes sur le dos de la main (la vôtre) et le tour est joué.
Guide rédigé par Sylvie de Mathuisieulx, en collaboration avec le Docteur Georges Himy, pédiatre.