Certes, le mot « glaire » est… tout simplement moche. Pourtant, il faut faire abstraction de ce manque criant de poésie pour s’attacher au sujet en lui même, riche d’enseignement sur la période féconde de chaque femme.
L’observation des glaires
La glaire cervicale est sécrétée par le col de l’utérus, sous l’influence des oestrogènes, hormones féminines elles-mêmes sécrétées par les ovaires. Elle s’écoule le long du vagin et est ressentie ou vue par la femme au niveau de la vulve (on la repère par exemple dans le fond des sous-vêtements).
Pas glamour pour deux sous dans son intitulé, la glaire est pourtant un signe de fertilité !
Son rôle, au moment de l’ovulation, est de protéger, de nourrir les spermatozoïdes (éventuels) et de les transporter à travers les voies génitales féminines à la rencontre de l’ovule dans la trompe. Sans glaire, les spermatozoïdes déposés dans le vagin, milieu acide et même spermicide, meurent rapidement. Dès que la glaire aqueuse apparaît, la période fertile de la femme débute.
Omniprésente tout au long du cycle menstruel, elle présente différents aspects au cours du cycle : un côté caméléon bien pratique pour détecter la phase de fécondité.
Comment l’identifier ?
La glaire collante
Après les règles, on observe en général de très légères sécrétions : elles sont quasiment inexistantes, et les muqueuses sont globalement plutôt sèches. Cette période est donc infertile, mais sa durée est très variable d’un cycle à l’autre et d’une femme à l’autre.
Quelques jours plus tard, la glaire devient blanche et collante. Elle est encore peu favorable aux spermatozoïdes mais la modification de sa consistance est un signe : elle annonce le début de la période fertile.
Observée au microscope électronique, elle ressemble alors à un filet aux mailles assez serrées, dans lesquelles les spermatozoïdes ont du mal à circuler.
Parfois, on ne voit pas cette glaire collante, mais on se sent brusquement humide : c’est le signe d’un léger écoulement de glaire liquide, qui annonce aussi le début de la période fertile.
La glaire aqueuse-liquide
Puis cette glaire évolue de jour en jour : de blanche, elle devient transparente. De collante, elle devient liquide. On peut l’étirer légèrement entre deux doigts en filament ou en voile. Parfois, certaines femmes n’arrivent pas à recueillir de glaire entre leurs doigts mais ressentent une sensation d’humidité à plusieurs reprises dans la journée.
Tout ceci est caractéristique de la période fertile. Ces signes indiquent que l’ovulation approche. Tout ce processus n’est rien d’autre qu’un coup des hormones : ce sont les œstrogènes sécrétés par les ovaires qui rendent ainsi la glaire liquide et filante, et ce sont aussi ces hormones qui font murir les follicules contenant les ovules à l’intérieur de l’ovaire : le corps se prépare en différents endroits pour le même évènement.
La glaire « blanc d’œuf », la plus fertile
Au fur et à mesure des jours, la glaire devient de plus en plus filante et transparente. Elle peut alors être particulièrement perceptible en procurant une sensation de franche humidité.
Ce moment du cycle est tellement caractéristique que la plupart des femmes le remarquent sans savoir forcément ce qu’il signifie. Pourtant, c’est le moment M de la fertilité.
Si on reprend le microscope, on observe que la glaire ressemble désormais à un filet aux mailles très écartées où les spermatozoïdes peuvent circuler en toute liberté.
C’est très concrètement le signe que l’ovulation est imminente ou en train de se produire. Cela correspond à un pic de sécrétion d’œstrogènes… suivi d’une brusque chute.
Car un jour ou deux plus tard, la progestérone prend le relais, et la fête est finie. Cette hormone fait coaguler la glaire et monter légèrement la température. Résultat : la glaire disparaît brusquement, ou redevient blanche et collante. C’est la fin de la période fertile et le début de la phase infertile post-ovulatoire, qui dure jusqu’aux règles suivantes.