Période de transition accompagnée de changements importants, l’adolescence apporte son lot de complications dans le domaine des études. Qu’il s’agisse de la cause ou de la conséquence d’un mal-être profond, l’échec scolaire doit alerter rapidement. Sans pour autant mettre la pression sur le jeune en difficulté, tenter de comprendre les raisons pour lesquelles il délaisse l’école est nécessaire afin de trouver les solutions adéquates. Les entraves au projet professionnel de l’enfant seront ainsi évitées dans la mesure du possible, en rétablissant un climat de confiance entre l’adolescent et l’école.
Comment reconnaître l’échec scolaire ?
Au-delà des relevés de notes, les difficultés rencontrées au lycée ou au collège peuvent revêtir plusieurs aspects, notamment au niveau du comportement et des liens sociaux. L’adolescent cache parfois ses bulletins, par crainte de la réaction parentale, il falsifie les signatures, invente des excuses pour sécher les cours, ou témoigne au contraire d’une grande indifférence au sujet de ses résultats. Ces tactiques d’évitement rendent plus compliqué le diagnostic, qui intervient par ailleurs fréquemment sur sollicitation des professeurs ou de la vie scolaire.
Quelques éléments peuvent vous mettre la puce à l’oreille :
- Réveils tardifs le matin, retards fréquents
- Mauvaises notes ou absence de notes si dissimulation
- Angoisses, crises de larmes, manifestations négatives envers l’école
- Comportement discret, renfermement sur soi-même
- Peu ou pas d’amis invités à la maison
- Punitions et colles de plus en plus fréquentes
- Comportement agressif envers les autres élèves et les professeurs
Cette liste non exhaustive pourrait se résumer ainsi. Si votre adolescent présente des changements d’humeur et un comportement inhabituel vis-à-vis de l’école, il est possible qu’il souffre de sa situation, auquel cas l’instauration d’un dialogue bienveillant et ouvert serait un premier pas pour lui permettre de se confier.
Identifier la cause par la discussion et l’observation
Qu’il ne parvienne pas à suivre le niveau des cours ou qu’il se sente rejeté par ses camarades, l’adolescent éprouve des difficultés profondes pour communiquer, notamment avec les adultes. Peur d’être incompris, moqué, ou grondé, il aura tendance à se renfermer sur lui-même ou à utiliser la violence verbale dans ses échanges. Avant de confronter votre enfant, observez-le quelque temps. Des symptômes d’apparence anodins pourraient révéler une piste plus grave.
Il a des problèmes d’apprentissage
L’orthographe est catastrophique, la lecture laborieuse, les mathématiques non assimilées, dans un domaine ou un autre, votre adolescent se sent perdu. Dans la longue liste des troubles dys- (dyslexie, dypraxie, dyscalculie, etc.), la plupart sont étiquetés pendant l’école élémentaire, lors des premiers apprentissages. Ils nécessitent un accompagnement personnalisé par un orthophoniste. Si votre enfant n’a pas été diagnostiqué mais qu’il a toujours présenté des difficultés dans certains domaines, un bilan chez un spécialiste représente une étape utile afin de déterminer si un travail peut être fait pour améliorer la compréhension globale ou si le souci vient d’ailleurs.
Il présente des symptômes de phobie scolaire
Plus que le manque d’entrain pour se lever le matin, la phobie scolaire apparaît comme une réelle panique à l’idée de devoir rejoindre le collège ou le lycée. Les symptômes ressentis comme violents incluent bouffées de chaleur, sueurs, angoisse indicible, pâleur, nausées, tachycardie, crises de larmes, troubles alimentaires, voire des réactions dermatologiques impressionnantes. La phobie scolaire n’est en aucun cas un caprice de l’enfant, il la subit sans toujours en repérer les causes et se sent coupable de ses réactions. Harcèlement scolaire, manque d’estime de soi, dépression, agressions physiques et verbales peuvent provoquer un véritable traumatisme et un refus de rejoindre les cours. L’échange avec le personnel enseignant apporte parfois des réponses, mais le recours à un psychologue ou pédopsychiatre reste essentiel si l’état de l’adolescent ne s’améliore pas.
Il a des problèmes familiaux ou personnels
Il ne faut pas sous-estimer les répercussions de la vie familiale sur le comportement d’un adolescent. Un divorce, l’arrivée d’un petit frère ou un déménagement représentent des bouleversements qu’il ne se sent pas toujours la force de gérer. Il peut aussi avoir vécu des événements difficiles en dehors du contexte familial, à son cours de sport par exemple, ou lors d’une soirée entre amis. Le dialogue avec les parents n’étant pas évident à cette période conflictuelle de la vie, vous pouvez passer le relais à un proche qui inspire confiance à votre enfant, avec lequel il pourra débattre de ses problèmes et décider si besoin de vous en parler. Là encore, le recours à un thérapeute médiateur représente une solution de repli si la situation ne progresse pas.
Il s’ennuie ou n’aime pas l’école
La filière scolaire reste assez générique jusqu’en 3ème, et comporte des enseignements multiples couvrant des domaines divers. Elle peut sembler trop théorique pour un adolescent attiré par les applications pratiques, frustrer un enfant à l’orientation artistique, et carrément décourager les plus manuels. Plus tard, le choix d’une filière imposée par les parents ou sélectionnée sans conviction s’avère parfois décevant, avec pour effet une perte de motivation et d’assiduité. Le conseiller d’orientation peut proposer à l’adolescent de remettre en question son projet, ou de le définir, dans le but d’avoir à terme un objectif précis qui le motivera à travailler les matières moins appréciées mais nécessaires à son parcours. Il peut aussi proposer une alternative à la seconde générale, vers un apprentissage ou une filière professionnelle.
Précoce, surdoué, TDA/H… sont-ils défavorisés par l’enseignement ?
Contrairement aux idées reçues, l’enfant précoce n’est pas forcément bon élève. Son fonctionnement intellectuel le fragilise au contraire dans certaines acquisitions, et tout comme pour les enfants atteints de TDA/H (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité), les problèmes de concentration amènent un non respect des consignes, des difficultés de compréhension, ou encore une perte d’intérêt pour certaines matières. Si le cursus normal ne propose que peu d’options pour ces profils particuliers, le soutien d’un professionnel s’avère judicieux. Psychologue spécialisé, neurologue, psychiatre ou ergothérapeute prennent le relais pour combler les déficiences qui handicapent votre enfant. Il existe des écoles qui accueillent des classes d’enfants précoces, et des associations spécialisées auprès desquelles vous trouverez maintes renseignements.
Les clés pour booster un adolescent en perte de confiance
L’échec scolaire apporte avec lui des conséquences désagréables et retentit particulièrement sur l’estime qu’a l’enfant de lui-même. Il est important de dédramatiser la situation dès lors qu’elle est passagère, car la pression subie pour obtenir de bons résultats aggrave plus qu’elle ne motive. Voici un ensemble de solutions dans lesquelles piocher selon le profil de votre adolescent pour l’aider à oublier cette mauvaise passe.
- Organiser le bureau de façon optimale avec un plan de travail pour chaque semaine
- Laisser des pauses récréatives à l’enfant, pour qu’il s’aère et voit ses amis
- La pratique régulière d’un sport aide à gérer les émotions et le stress
- Essayer d’interagir toujours sans jugement, en le valorisant pour ses réussites
- Fixer des objectifs motivants, par exemple finir les devoirs avant dimanche pour pouvoir faire une sortie à vélo
- Le recours à un professeur particulier peut permettre d’éradiquer certaines difficultés
- Passer le relais à un proche ou à un professionnel si la situation dégénère