Voici quelques conseils pour aborder la rentrée scolaire de manière détendue, en favorisant l’autonomie de votre enfant dès son plus jeune âge.
Chaque mois, je vous propose des astuces pour gérer les situations du quotidien avec vos enfants. Aujourd’hui, nous allons parler de la rentrée scolaire.
Chers parents, il est temps de ranger les maillots de bain et de sortir les stylos ! Au programme :
- Un rythme décalé,
- Des réveils tonitruants,
- Des devoirs à superviser,
- Des réunions de rentrée…
Pas de panique, prenons les choses dans l’ordre et tout se passera bien.
Remettre les pendules à l’heure pour de bonnes habitudes
Les enfants ont la capacité de s’adapter rapidement à nos habitudes alimentaires, à un nouvel environnement et à notre rythme de vie. Cependant, ils ont aussi besoin de suivre leur propre rythme. Même si cela peut sembler difficile, surtout si on travaille à l’extérieur de la maison, il est possible de mettre en place certaines choses pour les soutenir dans cette démarche. Prendre en compte le rythme de l’enfant lui permettra d’exprimer tout son potentiel, d’être plus attentif, plus calme et donc plus serein pour aborder l’année scolaire.
Commençons par leur garantir un minimum de sommeil pour cette rentrée des classes. Sachez que plus tôt nous coucherons nos enfants, plus harmonieuse sera l’atmosphère quotidienne, je vous l’assure ! Pour les enfants de moins de 9 ans, 20 heures devrait être l’heure limite du coucher, pour les plus grands, vers 21h.
Un enfant qui est agité en fin de journée a besoin de libérer les émotions accumulées au cours de la journée (joie, colère, etc.) à travers une énergie débordante ou parfois même de l’agressivité. Lui permettre de courir au parc juste après l’école pourra lui être d’une grande aide, de même que d’écouter ses propos sans l’interrompre ou encore d’acquiescer en répétant ses mots, ce qui peut souvent désamorcer la situation.
Enfin, il est inévitable que l’enfant ait besoin de partager un peu de temps avec ses parents. Cela peut consister, par exemple, à participer à la préparation du repas, mettre la table ensemble ou simplement de jouer avec eux.
Attention : tout ceci fonctionnera uniquement si nous avons déconnecté nos appareils électroniques et que l’enfant sent que nous sommes pleinement présents avec lui.
Quelques conseils pratiques pour la fin de journée pour une rentrée sereine :
- Valoriser le sommeil plutôt que de le présenter comme une punition (« Si tu n’obéis pas, tu vas au lit ! »)
- Préparer le moment du coucher 30 minutes à l’avance en diminuant le volume sonore, en éteignant les écrans, et en consacrant 10 minutes à chaque enfant pour discuter, lire un livre, jouer calmement, peu importe l’activité.
- Si vous trouvez cela difficile, un tableau d’organisation ludique pour les enfants de 3 à 10 ans pourra vous être d’une grande aide.
« L’ami du petit-déjeuner », c’est nous !
Si nous avons veillé à respecter le minimum de sommeil nécessaire à notre enfant, le réveil ne devrait pas être trop difficile. Utiliser un tableau pour attribuer les tâches à chacun peut s’avérer très efficace. Si ça marche avec Super Nanny, pourquoi ne pas l’adopter chez nous?
À noter que dès l’âge de quatre ans, un enfant est capable de s’habiller (et même de se doucher) tout seul. À six ans, il peut préparer ses vêtements la veille.
Le petit-déjeuner revêt une importance capitale pour la journée de l’enfant. Combien d’enfants partent à l’école le ventre vide ? Comment peuvent-ils apprendre et se concentrer dans de telles conditions ? Pour les plus réticents, il peut être judicieux d’offrir une vaste variété de produits (céréales, jus, fruits, tartines, etc.) afin de les aider à choisir ce qu’ils préfèrent. On pourra aussi présenter les choses comme un buffet ou chacun se servira à son gré.
Le mieux sera d’instaurer une période de dix minutes minimum dédiée au petit-déjeuner dès la rentrée. Et même si l’enfant ne mange pas beaucoup, il devra tout de même rester à table afin de lui ouvrir l’appétit et partager ce petit moment en famille.
Proposez-lui régulièrement quelque chose à manger, car à un moment donné, il finira sûrement par céder, et cela deviendra une routine quotidienne ! Notez que je ne recommande pas de grignoter sur le chemin de l’école pour gagner du temps.
Pour anticiper une séparation difficile
Les premiers jours d’école peuvent parfois être complexes pour les petits avant six ans. En tenant compte des émotions de notre enfant, nous le soutenons pour franchir l’étape « rentrée des classes » en douceur.
Pour cela, il faut que nous ayons prévu un laps de temps suffisant en organisant notre agenda professionnel en conséquence.
On pourra arriver suffisamment tôt devant l’école afin de passer un court moment avec notre enfant. S’il a du mal à vous quitter, exprimez-lui les choses ainsi : « Mon chéri, je comprends que ce matin soit difficile pour toi. Nous avons passé tellement de temps ensemble pendant les vacances ! Les premiers jours d’école sont souvent compliqués mais, avec le temps, je te promets que ça ira mieux. En attendant d’entrer en classe, que dirais-tu de dessiner un peu dans mon carnet (ou autre activité facile et courte à votre portée) ? Quand tu seras prêt à rentrer, tu me le diras comme ça je pourrai partir. »
Ces quelques phrases simples permettront à l’enfant de maîtriser la situation et de l’apaiser.
En parallèle, il nous faudra surtout éviter de laisser nos propres émotions prendre le dessus devant lui. Il est tout à fait normal que nous ressentions également de la tristesse, mais il est crucial de lui montrer que nous avons confiance en sa maîtresse et qu’il est en sécurité.
Bien entendu, il ne faudra pas lui mentir en prétendant aller chercher quelque chose ou qu’on reviendra dans cinq minutes alors que ce n’est pas vrai. Ceci ne fera qu’accroître son anxiété les jours suivants.
Bye bye la pression scolaire !
Parole d’ancienne maîtresse, stresser toute la famille pour les notes et les devoirs n’a jamais aidé les enfants, bien au contraire ! Nos enfants subissent un rythme exigeant avec des injonctions constantes de la maîtresse puis à la maison : « En rang deux par deux ! Rangez le cahier et sortez le livre de maths ! / Va prendre ta douche ! Dépêche-toi on va être en retard ! »
Dur dur pour nos petits de garder le cap. Je vous conseille vivement de doser vos exigences afin de ne pas nuire à la confiance de votre enfant mais aussi aux rapports parents-enfants qui sont si précieux.
Trouvez un équilibre entre devoirs à rallonge et laxisme, entre cours privés trois fois par semaine et encouragements à faire de son mieux. C’est dans cette nuance que se jouera également la relation que l’enfant aura avec le savoir et le monde scolaire.
Discutez avec votre enfant et trouvez des compromis acceptables pour tout le monde et vous verrez que le quotidien vous en sera plus agréable! N’hésitez pas à rencontrer l’enseignant(e) après le premier mois pour faire le point.
Pour conclure, tentons de prendre en compte les besoins de notre enfant au niveau physiologique et émotionnel mais sans négliger nos prérogatives d’adultes. C’est une organisation qui se met en place sur la durée avec un début parfois difficile mais une base solide sur le long terme.
Bonne rentrée à tous !
Déborah Cohen-Tenoudji a été professeure des écoles, puis, en prenant conscience des enjeux des familles d’aujourd’hui, elle est devenue coach parentale. Elle partage sa vision de l’éducation sur Instagram (@deborah_cohen_tenoudji) et à travers ses livres, dont le premier « J’ai 2 ans! » donne des pistes concrètes pour vivre le fameux « Terrible Two » avec plus de douceur.