Angoisse de Spitz, késako ? C’est celle qui affecte les bébés, généralement entre 8 et 12 mois, les faisant hurler quand leur mère s’éloigne. Mais la peur de l’abandon s’explique, se gère et surtout se dépasse, pour permettre à l’enfant de grandir et de comprendre que si Maman s’en va… elle revient toujours le chercher !
D’abord, il faut bien savoir que la peur d’être abandonné, même si elle n’est pas vraiment conscientisée chez le nourrisson, est extrêmement fréquente.
Maman est là, Maman s’occupe de lui, tout va bien et puis, soudain, pouf, elle s’en va, le laissant entre les mains de la gardienne, des grands-parents ou des puéricultrices de la crèche !? Le bébé n’a rien contre tous ces gens, charmants au demeurant. Il se demande juste si sa mère, l’être le plus important dans sa vie, n’a pas tout bonnement disparu. D’où un petit coup de moins bien, voire une crise de panique.
C’est nor-mal.
Mais comment réagir devant ces pleurs déchirants ? Comment partir sereinement, malgré ces petites mains qui s’agrippent à votre veste, à vos cheveux ?
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Il vous faudra rassurer Bouchon. Le regarder droit dans les yeux et lui expliquer que vous reviendrez quand vous aurez terminé ce qui vous amène à partir (boulot, courses, cinéma ou autre). Sans en faire trop. Le plus dur est de rester souriante et naturelle, dans l’esprit : « Hé hé hé, Poussin, à tout à l’heure, un gros bisou et je pars, amuse-toi bien. » Car si vous en rajoutez dans le psychodrame, Poussin se sentira, et c’est logique, de plus en plus paniqué.
Mettez aussi le père de votre enfant dans le coup. C’est lui qui est le plus à même d’ouvrir votre bébé aux autres. De l’éloigner un peu du cocon maternel en lui faisant découvrir le monde extérieur. Car les médecins ont constaté que les petits dont le papa joue bien ce rôle sont beaucoup moins sujets à l’angoisse d’abandon.
Enfin, vous pouvez vous amuser, de temps en temps, à vous cacher le visage sous une serviette et à vous découvrir en disant « Coucou ! ». Le jour où votre bébé éclatera de rire en tirant lui-même sur le tissu pour vous faire réapparaître, il aura pris conscience de ce qu’on appelle «la permanence de l’objet » (eh oui, en l’occurrence, l’objet, c’est vous). Il aura compris que ce n’est pas parce qu’il ne vous voit plus que vous avez disparu… en l’abandonnant !
Ouf.
Cet article a été écrit par Sylvie de Mathuisieulx, en collaboration avec le Docteur Georges Himy, pédiatre .